JÉRÔME PEREZ
L’expression du travail de Jérôme Perez est étonnante. Nous assistons à une flamboyance de couleurs et de vie. Une vision onirique qui nous amène peu à peu vers une autre dimension, cosmique, magique. Un art photographique construit à la façon d’une «composition abstraite». D’ailleurs, nous sommes surpris au premier regard, car nous pensons à une peinture. Mais non, c’est une photographie !
Un travail sophistiqué, élaboré de superpositions d’une grande richesse de couleurs variées, à la fois vives et douces. Un «équilibre» de tons et de matières qui nous permet d’assister dans l’immédiat à de fort belles visions, puis à l’abandon et aux rêves.
Un jeu pour donner de la légèreté à un phénomène obscur qu’est le processus d’abstraction ! La photo doit rester source de joie, de plaisir, d’évasion de l’être. Pierre-papier-ciseaux nous provient des temps anciens de l’Asie, nommé Shifumi au Japon et en Chine. Le massif armoricain est le plus vieux massif de France. Lorsque j’ai parcouru le sentier de granit rose de Ploumanach, j’ai fait le rapprochement immédiatement. Les images me sont apparues comme une série de flashs. Je n’ai pas pu résister et j’ai travaillé en parallèle en modes de pensée numérique et argentique, car pour moi cela correspond à deux lectures.
Photographe plasticien, j’aime associer les arts picturaux et plastiques à l’image photographique. Dans le cas présent, la feuille est le support de papier de mon tirage ou de votre revue, la pierre est le motif sur la photo et les ciseaux sont devenus un point rouge «là où ça fait mal» (pour gagner au jeu !) déposés avec de la peinture acrylique sur le tirage. Donc vous recevez un scan du produit final original et unique par définition, avec la texture du papier utilisé.
Derrière cette légèreté exotique se cache mon moteur de création, le processus d’abstraction. L’étude de peintres ayant franchi le cap du naturalisme ou du portrait hyperréaliste m’a fait comprendre l’intérêt pour le développement personnel artistique de l’abstraction. Comme le disait si bien Serge Poliakoff, c’est un vent de liberté qui souffle dans un arbre dont chaque branche sera une ode à la liberté d’expression. Le projet Shifumi est donc composé d’une série de 30 images dont 15 numériques carrées et 15 argentiques en 24x36, se complétant pour former un tout cohérent.
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