LA PIERRE PLANTÉE de MORGANE AHMAR
Le livre de Morgane Ahmar est imprimé sur un papier semi-mat 170 g. Édition limitée, numérotée, signée par l'artiste et certifiée par un cachet à froid.
Format 21 x 15 cm. 70 pages.
35 photographies et texte.
Le livre La Pierre plantée offre au-delà d’un travail photographique un récit explorant les limites de « territoires multiples ». Ici, les frontières sont celles de la vie et de la mort. Celles des pays et des nationalités codifiant le déplacement des femmes et des hommes. Celles de la nature qui imposent de traverser la mer pour faire lien entre deux terres. Celles du temps qui ancrent les anciens dans la mémoire des plus jeunes. Celles des images et du texte qui, bien plus qu’elles ne se complètent, offrent une mise en abîme des fractures modernes.
L’éditeur
L'INTERVIEW
Pourquoi avoir voulu faire un récit photographique ?
J’ai eu le désir de raconter l’histoire de Suzanne par la photographie, car la première relation que j’ai eue avec elle — que je n’ai pourtant pas connue — est passée par les photos que je possédais d’elle, par cette mémoire visuelle. Et ma première relation à la photographie est justement née de ces images familiales. Ce récit m’a permis de faire dialoguer des images d’archives avec mes propres photographies. La relation entre Suzanne et moi m’a semblé naturelle à travers l’image. Par ailleurs, la mise en valeur par l’image des trois territoires du récit — l’Ardèche, Rabat et Marseille — s’est imposée comme une évidence : je voulais que l’on perçoive visuellement les identités singulières de ces territoires très différents, mais qui finissent par se confondre en créant quelque chose de nouveau. Cette superposition raconte des identités à la fois morcelées et reconstruites, où les frontières s’effacent au profit de nouveaux paysages.
Le percevez-vous comme un récit ou comme un témoignage ?
Je perçois ce travail comme un récit, celui d’une vie dont je cherche à rassembler les fragments. Bien sûr, cette histoire est intime et prend parfois la forme d’un témoignage, notamment dans ce qu’elle révèle de moi au fil de ma recherche. Mais c’est avant tout une narration, dans laquelle la relation entre Suzanne et moi se tisse peu à peu.
Quelle est pour vous la plus grande qualité de la photographie ? Et son plus grand défaut ?
Sa plus grande qualité pour moi, c’est de faire trace — de figer la mémoire et de permettre sa transmission. Son défaut, c’est peut-être de ne pouvoir en saisir qu’une part. Elle ne reflète qu’un instant, un point de vue, pas la vérité.
Vous définissez-vous comme photographe ?
Oui, mais j’ai l’impression de me situer un peu à la marge. Je suis autodidacte et je me consacre à la photographie pour des projets qui me tiennent à cœur. J’essaie d’aborder des sujets qui m’importent, de la manière la plus juste possible, à la fois sur le plan visuel et sur le plan du sens. Ce qui m’anime, c’est l’envie de raconter des histoires.