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SILVIA VELÁZQUEZ EN NOSTALGIE

Marie-Laure Desjardins

Donner un mot en pâture. Un mot en guise d’étincelle. Le laisser s’insinuer, infuser, et se révéler en un flot indéfini de phrases. Pour éviter la question qui fâche, qui met en avant, qui cherche sa réponse. Laisser l’interlocuteur libre d’offrir un souvenir, une pensée, un poème. Chaque artiste qui s’adonne à ce jeu montre son caractère : rêveur ou terre-à-terre, pragmatique ou théorique, spontané ou réfléchi, scientifique ou métaphysique, enjoué ou grave… Faire des associations d’idées ou un coq à l’âne, s’amuser ou se raconter, mais toujours partager. Ainsi va le Jeu des mots. Ici et maintenant, celui de Silvia Velázquez, à l’occasion de l’exposition Nostalgias, présentée actuellement aux Ateliers de Bellevaux, à Lausanne, en Suisse.

Enfance
J’ai adoré mon enfance, j’en garde de très bons souvenirs. Nous vivions dans un bâtiment qui appartenait à ma grand-mère. Au même étage, trois appartements étaient occupés par la famille : mon oncle, ma tante et deux cousines dans l’un, une autre tante et ma grand-mère dans un autre et nous dans un troisième. C’était à Montevideo, la capitale de l’Uruguay. Nous étions trop jeunes pour être autorisées à jouer dans la rue. Mais nous avions les clés des appartements vides. Certains enfants ont des maisons de poupées, avec mes cousines, nous pouvions jouer aux vraies voisines. C’était génial ! La deuxième partie de mon enfance s’est déroulée à Maldonado, une ville balnéaire très touristique mais surtout plus sûre. Au début, j’étais fâchée de quitter la capitale mais finalement je me suis fait beaucoup de copains dans le quartier. Là aussi nous avions de la famille. Pour les repas quotidiens, ma mère faisait toujours un peu plus et quand c’était un de mes plats préférés, j’avais peur de voir arriver un invité-surprise qui mangerait tout ! Elle avait 16 frères et sœurs, la moitié habitait dans la même ville que nous. Tous les week-ends, nous nous réunissions. Chaque maison possédait un jardin et les tables semblaient pouvoir s’allonger à l’infini. Nous mangions beaucoup de viande en grillade et parfois faisions des pâtes comme en Italie. Nous n’avions pas beaucoup de moyens mais je ne m’en rendais pas compte. Etre en famille était génial. Nous étions également très proches de la nature et notamment de la mer. Nous allions à la plage même en hiver. Cette proximité m’a beaucoup marquée…





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