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QUIETS de Marie Bienaimé et Jean-Christophe Pagès

QUIETS de Marie Bienaimé et Jean-Christophe Pagès

Corridor Éléphant propose une collection de livres papier en édition limitée, numérotée et signée.

 La maquette, l’impression et le choix du papier sont réfléchis avec l’artiste afin que l’ouvrage corresponde avec le plus de justesse possible au travail du photographe.


Le livre de Marie Bienaimé et Jean-Christophe Pagès sera imprimé sur un papier Offset 150 g. Édition limitée, numérotée, signée par la photographe et certifiée par un cachet à froid. Format 21x15 cm (format cahier).125 pages. 74 photographies.

 

 

 

 

L'INTERVIEW DES AUTEURS

Comment est née l’idée de ce livre ?

Mai 2020. Cela faisait presque deux mois que tout s’était arrêté. Je savais bien qu’il fallait « faire quelque chose » de cette situation inédite. Mais, trop ahuri, j’en étais totalement incapable. Vide. Sec. Pour citer Pierre Notte, c’était « comme d’enfermer un cuisinier avec une vache morte dans une chambre froide, et lui demander de préparer un plat. » Puis, un matin, ce qui allait devenir l’incipit de mon texte est arrivé. On ne sait jamais d’où ça vient. Avec le temps, j’ai déroulé.Jean-Christophe m’a envoyé le début de son texte à l’automne 2020. J’ai tout de suite été projetée dans ses mots, son univers. J’ai été fortement touchée, comme avec tous les textes qu’il m’avait déjà envoyés, depuis quelques années. Mais cette fois-ci, j’ai senti l’importance d’y travailler. La réflexion a commencé.

 

Pourquoi une collaboration images/texte ?

En 2012, Marie et moi avions déjà collaboré pour un premier livre images/textes auto-édité : La fin du monde (ou pas). À l’époque, tout le monde s’inquiétait de la prévision maya selon laquelle l’apocalypse aurait lieu le 21 décembre. Compte à rebours fatal : douze photos et douze textes (de douze lignes) pour nous accompagner en douceur vers l’extinction. Depuis, nous avions très envie de retravailler ensemble. Cherchions l’idée ou l’occasion de mêler à nouveau nos univers ou esthétiques. Échangions souvent au téléphone. Que faire de la conjoncture ? Que lisions-nous (puisqu’on avait le temps) ? La dystopie nous intéressait beaucoup. J’avais ce texte (Quiets) en cours et le numéro 14 de Niepcebook. Cosmos correspondait parfaitement. Cosmos inspirait. Nous sommes d’accord tous deux sur un point crucial : l’écriture en mots et l’écriture en lumière prennent toute leur force ensemble lorsqu’elles ne sont pas collées ou trop descriptives. Lorsque nous avons décidé ce nouveau travail à quatre mains, nous sommes partis du principe que les débuts de son Quiets et de mon Cosmos ayant vu le jour avec la même temporalité et le même état d’esprit, même à distance, ils nous serviraient de fondations pour ce projet. Avec le temps, nous avons construit, fondé et enrichi, avec des échanges précis et exigeants, comme à notre habitude.

 

Que souhaitez-vous transmettre à travers ce récit fait d’images et de mots ?

Silence, isolement, décomposition, comment dire ? Que comprenons-nous de ce qui nous arrive ? C’est peut-être beau, délicat. Ou violent. Provisoire, définitif ? Chacun s’en fera son idée. Une traversée de la période. J’aime l’idée que les images et le texte ne se commentent pas. Se nourrissent, s’enrichissent, mais ne se décrivent pas. Avancent côte à côte. Il faudra se laisser porter, vagabonder au fil des pages, et penser ce que l’on veut. Samuel Beckett disait : « Essayer encore. Rater encore. Rater mieux. »Où en sommes-nous, à l’approche de cet été 2021 ? Qu’avons-nous en tête lorsque nous repensons à l’été 2019 ? Est-il pourtant si loin ? J’ai suivi l’idée définie par le terme « effilochage », que j’aime beaucoup. Dans ma narration photographique je veux faire prendre conscience et déclencher une réflexion, qui est assise avec aisance sur le texte de Jean-Christophe. Nous avons le devoir de laisser une trace poétique de tous ces mois. Je pose des questions en images, par associations. Mais je ne vais pas tout dévoiler, il faudra feuilleter Quiets pour découvrir. Pour vous donner le ton, connaissez-vous la théorie de la grenouille dont on chauffe l’eau du bocal tout doucement ?

 

Comment êtes-vous venue à la photographie ? Que vous procure la réalisation d’images ?

J’ai, depuis mon enfance, toujours eu un appareil photographique à portée de main. Puis, en 2003, à la disparition de mon père, j’ai utilisé un de ses vieux reflex argentiques, et mon aventure photographique s’est précisée. Le désir et le plaisir de la prise de vue et du travail se sont ancrés en moi. La photographie est un moyen d’expression formidable, et a un pouvoir narratif extraordinaire. Lorsque je photographie, lorsque je travaille mes images, j’entre dans un état de concentration tel que je ne suis plus là que pour ça. En cette période étrange, ces recherches et aboutissements me sont d’autant plus nécessaires. Depuis quelques années, j’arrive enfin à dire et faire passer mes convictions, mes interrogations grâce à mes photographies, et l’échange avec ceux qui voient et regardent me confirme que je suis bien à ma place. Alors je continue.

 

    38,00 €Prix
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