LOIN DES HOMMES de JULIEN CHE
Le livre de Julien Che est disponible en édition de collection, numérotée ETT SIGNÉE. Imprimée sur un papier 170 g, avec une couverture pelliculée mate 400 g. Format 21 x 15 cm. 80 pages. 48 photographies.
L'édition de collection est imprimée en France et envoyée par nos soins dans un très beau papier de soie bleu cacheté.
Le travail de Julien Che offre l’immensité au regard, il est l’écho d’un silence propre aux montagnes. Si par définition une image fige son sujet, tout ici, pourtant, lui donne vie. De la lumière, qui ne se choisit pas, aux cadrages que se « méritent ». De la mise en exergue du « détail » du vivant à cette immensité qui nous rappelle cette fragilité que l’on tente d’oublier. La photographie de Julien Che observe et documente, elle raconte également la passion et le respect de l’homme pour la montagne. Elle est œuvre d’art tout autant que travail de géographe.
L’éditeur
L'INTERVIEW
Pourquoi photographier la montagne ?
Je crois que c'est le premier sujet qui s'est présenté à moi, pour lequel j'ai ressenti un besoin de m'exprimer, de créer à ce propos. Je me souviens en train de dessiner des paysages quand j'étais petit. Et je vais en montagne plusieurs fois par an depuis que je sais marcher, donc ça s'est vite imposé comme un paysage normal pour moi. J'ai dû commencer à photographier la montagne vers mes 15 ans, avec l'appareil numérique de mes parents. Le problème c'est que les photos n'étaient vraiment pas terribles, enfin ça ne me plaisait pas parce que c'était pas aussi beau que ce que je voyais. J'ai donc arrêté quelques années les photos de paysage, ou tout du moins j'en ai pris beaucoup moins et j'ai arrêté de croire que j'en ferais des bien. Mais pendant ce temps j'ai compris que j'étais fasciné, voire obsédé par la montagne. J'y allais tout seul, pendant toute l'année j'étais impatient d'être en été pour pouvoir aller me perdre, marcher loin des hommes.
Comment l'idée ou l’évidence vous est-elle apparue ?
Pour cela il faut remonter à mon master en photographie à Louis-Lumière. J'étais en stage de tirage argentique chez Diamantino, quand il me dit qu'il a une amie qui vend un Bronica 6x7 vraiment pas cher. Je lui réponds que je suis intéressé, et il m'envoie chez Sophie Ristelhueber. Je me suis donc retrouvé avec l'appareil d'une photographe très connue, dont j'apprécie vraiment le travail, mais sans trop savoir quoi faire avec... Après quelques années à tenter par-ci par-là des séries, sans jamais débuter quelque chose qui me plaisait, j'ai un peu laissé de côté ce boîtier. Jusqu'au jour où je suis parti en montagne, en plein hiver, en plein confinement, avec le Bronica « en poche » (il fait 2,7 kg). Et alors que je marchais en raquettes dans cette montagne blanche, où personne ne semblait être venu avant moi, j'ai sorti mon appareil et, ça va sembler un peu cliché ce que je vais dire, mais je crois qu'à ce moment-là j'ai eu une révélation. En regardant sur le dépoli, tout m'apparaissait limpide, en faisant mon cadre je savais si l'image serait bien ou non, j'appréciais la photographie sans avoir encore déclenché. Tout faisait sens pour moi.