VISIONS PÉRIPHÉRIQUES
UN LIVRE DE BRUNO PALISSON
ÉDITION NUMÉROTÉE DISPONIBLE EN PRÉACHAT À PARTIR DU 29 OCTOBRE 2026

VISIONS PÉRIPHÉRIQUES
ÉDITION LIMITÉE, NUMÉROTÉE & SIGNÉE PAR LE PHOTOGRAPHE
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Corridor Éléphant Éditions propose depuis dix ans des livres d’artistes émergents en édition de collection, limitée, numérotée et signée.
Le livre de Bruno Palisson est disponible en édition de collection, numérotée, imprimée sur un papier 170 g, avec une couverture pelliculée mate 400 g.
Format 21 x 15 cm. 74 pages. 43 photographies.
L'édition de collection est imprimée en France et envoyée par nos soins dans un très beau papier de soie bleu cacheté.
Afin de permettre d'imprimer le plus grand nombre d'exemplaires en édition de collection, nous vous proposons des lots composés du livre et de tirages de photographies extraites du livre. Acquérir le livre en édition limitée, c’est acquérir un objet unique faisant lien avec l'auteur.
Bruno Palisson saisit le mouvement, le fige et dévoile le temps qui passe. Ce temps qui se déplace tout autant qu’il nous déplace. L’image cadre des paysages qui défilent, s’entremêlent, se reflètent, écho de ces chemins de vie que l’on devine. La photographie montre l’ici et maintenant, réfléchit les possibles passés et ce qui tient déjà de la mémoire collective.
Bien plus qu’une route ou un voyage, la photographie de Bruno Palisson ancre la géographie d’une époque.
L’éditeur
VISIONS PÉRIPHÉRIQUES (EXTRAIT)
L'INTERVIEW DE BRUNO PALISSON
Pourquoi photographier le déplacement ?
Pour dessiner une carte du monde de mon voyage intime.
Dans ma quête du temps et du lieu, je suis en quête de la cohérence de soi dans ce lieu et ce temps. J’ai été bouleversé lorsque j’ai eu entre les mains Errance de Raymond Depardon ; n’y voyez surtout pas une quelconque prétention ou comparaison, impossible, mais j’ai cru me retrouver nu devant un miroir.
Et je crois aussi que, lorsque j’ai commencé en 2016 à réfléchir aux séries qui composent les déplacements, mon esprit me faisait croire que je devais rattraper un temps que j’avais cru avoir perdu. Je m’en suis aperçu et je m’en suis libéré.
Ce travail n’est pas uniquement ce qu’il montre, mais est aussi ce qu’il évoque.
Comment vous est venue l’idée de ce travail ?
Outre l’état émotionnel que je viens d’évoquer, il y a eu également des années de déplacements professionnels en voiture et donc d’embouteillages. Je me suis aperçu que nous passions presque plus de temps dans les déplacements, peu importe lesquels et leur nature, et que notre vie n’était que mouvement. Spatialement nos villes sont organisées par tout type d’axes de déplacement. Nous vivons plus dehors que dedans, dans des entre-deux, des espaces-temps intermédiaires. Nous sillonnons nos rues de part en part, elles sont à la ville ce que les bronches sont aux poumons. Et d’ailleurs, aujourd’hui, on y respire plutôt mal.
Et un jour sur l’autoroute, dans cet espace clos, asocial, violent dans lequel nous étions retenus, j’ai extériorisé, j’ai assimilé que cet espace était surtout un temps et un mouvement et qu’il était paradoxalement le lieu d’une grande liberté. Tout s’est articulé, Paysages d’autoroutes, Train de la vie et Visions périphériques. La mise en image a démarré en 2017, je crois avoir terminé en 2024 les derniers traitements.
Pourquoi faire un livre ?
J’ai arrêté la photo fin 1999 pendant 15 ans. J’ai commencé et non repris à 50 ans avec tout à faire. Je n’aurais pas pu faire ce travail avant, il me fallait vivre avant de raconter. Aujourd’hui, à 60 ans, je suis prêt, mon travail est cohérent. Maintenant, il faut que je progresse dans le monde de la photo, il faut que je vous rencontre !
Comment définiriez-vous votre photographie à quelqu’un qui ne peut pas la voir ?
Tu es seul au volant de ta voiture, elle est de ces sportives des années 70 où dès que tu atteins les 130 km/h tout vibre, l’intérieur de ton corps aussi et elle n’a ni vitre ni parebrise. Tu roules vite, très vite, il n’y aura aucun accident, tu es libre. Tu es dans ton instant qui n’a pas de limite, il n’a pas de temps, pas de passé, pas de futur, tu es juste là. Ressens le vent sur ton visage, ta peau, respire-le, écoute son rythme, son cœur qui bat.
Tu roules ainsi à l’aube naissante dans un tableau de peintre de paysages du XIXe qui te projette dans le clair-obscur d’une vallée infinie, pour en ressortir dans un brouillard épais d’où peuvent émerger des champs entiers de ces envahisseurs récents, ces fleurs de métal, symboles de notre nouveau monde. Ton voyage se prolonge alors dans les brumes de tes souvenirs, qui se déroulent et s’enchaînent avec la sensation qu’un instant dure cinq minutes et que quelques années se traversent en une minute, et tu voles au-dessus de ces paysages qui se transforment à l’aurore en aquarelles du pays du Soleil Levant.
Vos photographies peuvent être perçues comme des espaces géométriques délimités par un cadre ; toute chose doit-elle avoir une place assignée ?
Oui, au millimètre !
À l’adolescence, donc bien avant d’être architecte, je jouais à ça.
Je ne recadre rien, ça n’est en aucun cas une contrainte, je ne me force pas, je le ressens.
Dans le viseur, c’est jouissif…
