AFFICHÉES de Nicole Miquel
Le livre de Nicole Miquel est imprimé sur un papier semi-mat 170 g.
Édition limitée, numérotée, signée par le photographe et certifiée par un cachet à froid.
Format 15x21 cm (format cahier). 132 pages. 47 photographies.
Il y a dans le travail de Nicole Miquel l’évidente maîtrise de la lumière studio comme du cadrage. Cette galerie de portraits d’« habituées » porte sans jamais le montrer, le souvenir de lieux de nuit ayant vu naître des familles d’élection ou d’adoption. Au-delà de ces familles, ce travail met en exergue une époque pas si lointaine, où l’homosexualité déployait tant dans ses luttes que dans ses créations, son désir d’exister pleinement.
L'INTERVIEW DE LA PHOTOGRAPHE
Nicole Miquel a été une figure incontournable de la nuit parisienne lesbienne, elle a accueilli plusieurs génération de filles dans ses établissements qui ont marqué les nuits saphiques . Nicole Miquel est surtout une photographe de talent, une portraitiste généreuse, une militante féministe ! Ce livre est important, un véritable travail d’archiviste pour témoigner sur la fierté lesbienne.
Alain Bartolomé Bisotti-Portolés Whittaker
Comment êtes-vous venue à la photographie ?
Je suis entrée en photographie comme d’autres entrent en religion. Dans les années 80, j'ai abandonné la carrière de journaliste de presse à laquelle je me destinais et je me suis consacrée à l'image. La photographie m’a proposé un autre langage et rendu possible une narration plus sensible, plus immédiate de ma pensée, de mon imaginaire, qui me manquait dans l’écriture.
Comment vous est venue l’idée de ce travail ?
Ces femmes, portraiturées, , je les ai connues dans les bars lesbiens que j’ai tenus à Paris de 1990 à 2004. Je les ai rencontrées dans le début de leur vie d'adulte, je les ai entendues se questionner sur leur avenir. Ma position m'a permis d'être témoin de leurs chemins empruntés, de leurs recherches, de leurs avancées, de leurs réalisations jusqu'à la maturation de leur parcours de vie aujourd'hui. Elles sont devenues des femmes puissantes, créatrices, et ces portraits leur donnent une visibilité qui me tenait à cœur.
Considérez-vous cette série comme un travail de « mémoire » ?
Pourquoi ?
Cette série est un travail de mémoire mais également un acte politique et féministe. Le désir primordial a été de faire les portraits de toutes ces femmes et de les inscrire dans une représentation de pouvoir, de puissance, tels qu’ils l'ont toujours été dans l’histoire de l’art à travers la commande des portraits officiels des puissants du monde, rois, religieux, artistes ou intellectuels, essentiellement masculins. Par ces portraits, mon désir est que ces femmes entrent dans notre Histoire contemporaine.