THOMAS PRINGAULT
Je suis originaire d’une petite île située dans l’ouest de l’océan Indien, l’île de la Réunion, où j’ai vécu toute mon enfance entre les paysages volcaniques et maritimes et le “viv’ ansamb” multiculturel réunionnais. Après l’obtention d’un baccalauréat littéraire option cinéma à la Réunion, j’ai décidé de continuer mes études supérieures vers les métiers de l’image. J’ai ainsi intégré l’université de Paris en études cinématographiques. Après l’obtention de ma licence, l’envie de plus de pratique ainsi que celle de me rapprocher de la photographie m’ont fait intégrer l’école des Gobelins dont je suis aujourd’hui diplômé. La photographie et la cinématographie sont pour moi des supports de création, d’expression, de développement permanent de la pensée. Ils permettent de laisser une trace durable à travers le temps tout en étant en dialogue avec l’Autre, le public, afin de lui permettre de découvrir, de réfléchir, d’éprouver des sensations nouvelles, de vivre des émotions, d’ouvrir les yeux et de soigner les maux.
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Une poussière dans l’œil
Au cœur de la région de Bromo en Indonésie, de vastes étendues de paysages volcaniques évoquent la majesté et l’hostilité de la nature. Une relation complexe et émotionnelle perdure entre le peuple Tengger et son fidèle compagnon, le cheval.
Les chevaux sont enfermés toute la journée dans de petites cages sombres avec seulement une ampoule pour les éclairer, ils subissent parfois des traitements violents et souffrent de blessures assez graves. Paradoxalement, on peut aussi observer une certaine forme d’amour. Le lien entre le cheval et l’homme est plein d’ambiguïté.
Ces images interrogent les liens entre les habitants de la région de Bromo et leurs chevaux. Aujourd’hui, ils sont essentiellement utilisés pour le tourisme et disparaissent petit à petit, remplacés par des jeeps et des motos. L’idée est de questionner ce lien ancestral et son évolution. Il s’agit aussi de faire refléter les conditions de vie difficile du peuple Tengger à travers celles de leurs chevaux. La série s’appelle « Une poussière dans l’œil », une expression utilisée lorsqu’une personne ne veut pas admettre qu’elle pleure et dit : “Non non, j’ai juste une poussière dans l’œil.”
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