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SANDRINE LAROCHE

Née à Angers en 1978 dans une famille de musiciens, Sandrine Laroche vit et travaille à Lyon. Elle pratique le piano depuis l’âge de 8 ans. À l’âge de 10 ans, elle reçoit son premier appareil photo et commence, comme une évidence, à capter en images le monde qui l’entoure. Dès lors, la musique et le rapport à l’image (fixe ou en mouvement) seront indissociables.

Arrivée à Lyon en 2005 pour poursuivre ses études musicologiques et pianistiques, elle se perfectionne également en tirage argentique auprès de Didier Nicole. Elle découvre les joies de la pellicule, la surimpression, le grain, la matière, qui imprègnent son travail d’une harmonie plastique, poétique et musicale. Cet amour de la texture l’aide à aiguiser son regard à l’autre et à exprimer sa fascination pour le corps. Son travail, souvent à la lisière de la peinture et du fantastique, affleure les limites de la représentation humaine.

Elle expose ses travaux en galerie, travaille en indépendant comme vidéaste et compositeur. Elle puise son inspiration dans son imaginaire, son vécu, sa psyché, son rapport à l’autre, son quotidien.

Elle explore ainsi quelques thèmes en particulier : la transition entre l’enfance et l’âge adulte, l’autre, l’absence, l’identité, la nostalgie, les émotions, le sexe, la mort.

Elle a entrepris depuis 15 ans un vaste travail introspectif, une sorte de parcours autobiographique réalisé à partir d’images fixes et animées, de compositions musicales, de poèmes. Son corps y est à la fois objet et sujet. Cette quête identitaire au travers de l’art, cette exploration constante de la nature humaine et de ses failles, ces questionnements sur l’existence, sa fragilité, son animalité, son absurdité parfois, sont sans nul doute la réponse à une enfance très dure sur laquelle elle ne peut que prendre une revanche.

Photographie, musique, vidéo, écriture, autant d’actes créatifs qui s’imposent dans la vie de l’artiste comme une nécessité et l’accompagnent, comme un radeau, dans les méandres d’un fleuve agité.
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AFTER HOURS
Comme la soirée qui n’en finit pas dans le film de Martin Scorsese.
After Hours a été conçue à l’aide d’une chambre photographique maison entre 2020 et 2021. Elle est développée sur papier japonais Awagami Kozo.
Le confinement a été l’occasion de pénétrer dans mon intérieur, au sens propre comme au sens figuré. Cette contemplation contrainte, nostalgique, cette tentative de face-à-face avec moi-même, à donné naissance à des scénettes inspirées de l’univers anglais, du conte. Ainsi ces natures mortes, à la frontière de la peinture, réalisées en partie avec des objets de mon quotidien, qui racontent un peu de mon histoire et de la leur : ce téléphone brisé, témoin d’un temps révolu, cette bouteille de Nikka vide, cette lampe ayant appartenu à ma grand-mère, ces fleurs, dont on pourrait presque reconstituer les effluves.
Le lapin, présent dans de nombreuses séries est symbolique, animal mystérieux dans la façon qu’il a d’être puis de disparaître, il évoque la fertilité, la vie autant que la mort, et notre intériorité, à la manière du terrier qu’il creuse et lui sert de refuge.

La nostalgie est omniprésente au sein de mon travail filmique et photographique, elle marque mon existence, à la manière d’un sceau indélébile. Sentiment universel, elle touche à notre quête identitaire, notre condition mortelle, au sens que nous donnons à la vie. Le présent est-il un château de souvenirs, un futur non encore advenu, le reflet d’un passé réconfortant, l’angoisse du temps irréversible ?
L’homme est-il capable d’un face-à-face avec lui-même ? Comment vit-il l’instant présent dès lors qu’il a conscience de sa finitude ?
Dépeindre la nostalgie, cette sensation à la fois douce et douloureuse, ce « désir d’on ne sait quoi », inaccessible puisqu'innommable, est difficile, passionnant. J’ai tenu ici à représenter toute sa puissance uniquement en images. La prise de vue à l’aide d’une chambre photographique maison, le flou d’arrière-plan, le choix de tirages sur papier japonais Awagami Kozo légèrement jauni se sont imposés à moi et renforcent ce trouble sentiment.

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