MARIE GOEHNER-DAVID
La photographie ne m’intéresse pas pour sa possible capacité à immortaliser ou à figer le réel. Elle produit un témoignage visuel altéré, car elle sélectionne, elle recadre, elle omet. C’est pourquoi j’observe sa construction, j’interroge les différentes étapes de sa conception, je scrute la matière : je dialogue avec un processus mouvant. Aujourd’hui, je travaille l’image numérique, la retouche, mais je développe également des travaux argentiques, interviens sur les négatifs, ou encore directement sur des Polaroids. Cette appétence pour la manipulation de la matière photographique découle directement d’une pratique de la linogravure, de la peinture et du dessin que je maintiens également. Ainsi, au delà d’appuyer sur un déclencheur, j’aime gratter, griffonner, décomposer ou agrémenter le support sur lequel je travaille, peu importe sa nature.