MANUEL CONTY
J’ai grandi dans un monde baigné de culture, musique, peinture, architecture littérature, cinéma, opéra, théâtre…
J’ai toujours eu un appareil photo autour du cou et côtoyé le photographe de famille chez qui j’ai fait mes premiers stages pendant les vacances d’été lorsque j’étais ado.
A l’adolescence, j’ai commencé à construire mon propre univers culturel en opposition à celui de mes parents, choisir les films que je voulais voir, passer de la musique de chambre au rock et jouer de la guitare électrique plutôt que du piano, c’était de la révolte pure, aller à contre-courant coute que coute, être en opposition et en contradiction.
Après le lycée, je suis allé à Paris pour y faire deux écoles photo, EFET et IRIS.
Suite à mes formations, j’ai vécu à Paris 16 ans et j’ai pu travailler dans la presse, l’édition, et en laboratoire…j’y ai fait quelques petites expositions aussi.
L’appareil photo a toujours été là, penser des photos aussi…la photo m’a toujours permis d’entrer dans un autre monde, un monde caché, mon monde et surtout une façon de prendre de la distance ou de me faire ma propre conception de la réalité.
Regarder ce qui m’entoure est aussi voir ce qui est en moi, la photo est un passage entre le monde extérieur et mon intérieur.
A la question pourquoi la photo, je ne sais pas si je l’ai choisi mais c’est ce qu’il y a de plus naturel chez moi pour m’exprimer, elle est intuitive.
Elle est aussi le lien entre mes différentes passions, comme la musique et le cinéma, quand je regarde mes photos et même quand je les réalise, c’est un film que je vois, une histoire et souvent accompagnée de musique.
Bien qu’apparemment figée, la photo est en mouvement.
La photo me permet de transcender la réalité sans la déformer d’un point de vue plastique.
Je me dis souvent « pourquoi prends-tu cette photo ? », va-t-elle m’émouvoir ? Suis-je émerveillé par ce que je vois, pourquoi le suis-je et surtout est-ce que je parviens à transmettre ce sentiment d’émerveillement.
Ma vie de photographe tient sur deux axes, d’un côté la photo dite de tous les jours, je travaille pour des entreprises, du reportage institutionnel, photographie aérienne en drone…de l’autre côté, la passion, la pulsation, le plaisir, la créativité, le choix de mes projets avec Vitriol (livre paru aux éditions Corridor Elephant) ou encore une exposition pour 2022 sur le thème de l’abbaye de Saint-Riquier l’insolite…et bien sur d’autres idées en germination pour certaines et en floraison pour d’autres.