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JEAN-LUC ARIBAUD

Jean-Luc Aribaud est poète et photographe. Il a publié chez différents éditeurs une trentaine d'ouvrages à travers lesquels ces deux disciplines dialoguent et se répondent suivant des sujets d’étude qui lui sont chers, comme le sacré et le profane ou la perception du réel et de la réalité dans nos sociétés modernes. Il obtenu le prix Louis Guillaume de la poésie en prose (Editions de l'Arrière Pays) et le prix international de poésie Max-Pol Fouchet (Editions du Castor Astral).
À deux reprises, la Région Occitanie l’a consacré lauréat de la bourse d’écrivain.
Il a réalisé un nombre important d’expositions en France et à l’étranger,
soit à partir d’initiatives personnelles, soit en répondant à des commandes institutionnelles de villes, départements, régions ou organismes comme l’UNESCO. Il a également bénéficié d’une bourse internationale de l’Association Française d’Action Artistique (AFAA) pour travailler sur la ville de Lisbonne. Pour cette exposition particulière, Il est représenté par la Galerie du Château d’Eau à Toulouse.
Depuis une trentaine d'années, il enseigne la photographie, dans le cadre de pratiques amateurs, ainsi qu'à l'école de photographie de Toulouse (ETPA).
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SUD

Ces photographies couleurs ont toutes été prises, sans exception, autour de la Méditerranée : clairs-obscurs ou ombres douces sur des paysages dont la plupart sont aussi ceux de mon enfance.
L’intention fondatrice de ces images rejoint ainsi ma démarche d’écrivain : montrer ce qui, parfois, au profit d’une concordance singulière des couleurs de la terre et des vibrations lumineuses de l’air, donne aux paysages et aux choses une étrangeté, un mystère sans cesse nous appelant. Il m’est souvent arrivé, au détour d’un chemin, de demeurer brusquement stupéfait devant ce qu’on pourrait nommer une indicible présence : comme une arche brusquement dressée entre un arrière-pays intime et un paysage réel que le miracle d’un instant met en harmonie avec cette intériorité reconquise.
J’aime me nourrir de ces inattendus, de ces brusques apparitions où l’image source se révèle à nous. Elle semble avoir toujours été là, éternellement disponible, nous entraînant avec elle dans la mémoire légendaire des mondes. Et c’est aussi à travers des mécanismes similaires à ceux induits par les souvenirs retrouvés que ces instantanés Polaroïd ont subi de multiples transferts, métamorphoses et arrachements de matière. Avant de témoigner, comme disait Rimbaud le poète, de ce que l’homme à cru voir. Et cru représenter, pourrait-on ajouter

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DOUBLE JE

D’inspiration surréaliste, ces images proposent un dialogue entre les forces réelles et imaginaires de l’être.
Les tensions physiques imposées par le mouvement et les attitudes des corps ou des visages photographiés viennent ici s’opposer à une métaphysique de l’intériorité que suggère toute une panoplie de symboles : œil, serrure, statuette, pierre, miroir, autant d’objets jouant de fait les passeurs de songes, les médiateurs entre la réalité des saynètes et leurs doubles poétiques. Les inversions, les analogies et les correspondances constituent là une grille de lecture à partir de laquelle le lecteur pourra dégager une sorte de mythologie, une tentative d’élévation de la chair et de l’esprit vers les sphères éthérées du poème.
Le poème comme une identité de l’être face à la matérialité omniprésente du monde contemporain.

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