CAROLINE AMBONVILLE
« Elle reviendra à la tombée du jour »
Note d’intention
Dans ce corpus de photographies, est présenté́ le récit d’une année, où il est question de futur, de perspectives, et in fine, de possibilités et d’espoir. Je choisis d’y évoquer un évènement presque anodin, un épisode intime et ordinaire de la vie. J’ai désormais 45 ans, et ma fille va avoir, a déjà̀ 18 ans.
Une douce mélancolie m’envahit, la mer comme horizon. Demain se conjugue désormais au présent. Spectatrice de ma propre vie, je cherche, en la regardant, à saisir toute la mesure du temps qui passe. Dans cet errement, dans ce quotidien aux contours flous et vaporeux, surgissent des sentiments qui s’opposent, se juxtaposent et parfois se réconcilient.
Quelque chose se termine. Une certaine insouciance, une forme de distraction propre à l’enfance, qui s’éloigne et dérive doucement.
Quelque chose commence également. La métamorphose du corps, de l’esprit, puis un visage qui se porte vers l’ailleurs, une envie, une impatience, irrépressible et parfois irrévérencieuse, de partir, de prendre le large, de se projeter dans cet avenir abstrait, indistinct, et pourtant si désirable.
Une année « brouillard », un avenir au subjonctif en somme, où tout serait possible mais incertain. Une ultime tentative pour que quelque chose subsiste, aussi.