ALIX GALDIN
Je suis une artiste photographe et cinéaste franco-canadienne, résidant à Saguenay, au Québec, et autodidacte. Ma passion pour la photographie argentique remonte à mon enfance, mais c'est en 2016 que j'ai commencé à explorer le potentiel créatif du polaroid et de la pellicule. En 2019, j'ai élargi mes horizons en intégrant l'image en mouvement dans mes créations, toujours en utilisant la pellicule argentique. Je m'exprime à travers divers formats tels que le 35 mm, le film 110 et le film 120 pour la photographie, ainsi que le 16 mm et le Super8 pour mes films.
En 2021, j'ai décidé de me consacrer professionnellement à ma pratique artistique. Cette année-là, mon projet Exposome a été finaliste du Prix Nouvelles écritures de la photographie environnementale, décerné par le Festival Photo La Gacilly et Fisheye Magazine. En outre, j'ai bénéficié d'un soutien du centre d'artiste Vidéographe pour la réalisation du poème vidéo Opaline, grâce à un mentorat d'un an avec le cinéaste Guillaume Vallée. Ce mentorat m'a permis d'explorer des techniques de peinture sur pellicule, que j'ai ensuite intégrées à ma pratique photographique. En 2023, j’ai obtenu une bourse de création du Conseil des Arts du Canada pour le documentaire « Maison de paille », en cours de réalisation. Ce soutien m'a permis de me former à des procédés écologiques que j'utilise désormais également en photographie.
Mes films ont été présentés dans des lieux tels que le Musée national des beaux-arts du Québec, les Rendez-Vous Québec Cinéma, le festival Kinoskop en Serbie, le Festival de cinéma de la ville de Québec et le Festival Oodaaq en France. Quant à mes photographies, elles ont figuré dans plusieurs expositions collectives au Canada et en France, notamment à la Capsule Galerie à Rennes et à Maison Photo Montréal en duo avec la photographe Sarah Seené. Elles ont également été publiées en ligne par Artdoc Photography Magazine et Analog Forever Magazine.
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Mes projets artistiques naissent de mon exploration de la matérialité de l'image. Je laisse rarement une photographie dans son état d'origine, préférant délibérément conserver des traces physiques d'interventions pour rappeler au spectateur que l'art est le résultat d'un travail tangible et humain. Cette approche s'étend également à mon travail cinématographique, où je diversifie les altérations tout au long du processus, que ce soit lors du développement, du tirage ou de la numérisation. J'emploie des techniques artisanales telles que le collage, la peinture ou le mordançage pour enrichir ma démarche créative. Mon travail est guidé par une recherche d'économie de matériel et par le besoin d'impliquer mon corps dans les différentes étapes du processus créatif, de la prise de vue à la manipulation de l'émulsion.
Mon objectif principal est de créer des images qui célèbrent la poésie de la photographie. Inspiré par l'histoire de la photographie traditionnelle et l'art expérimental, je cherche à susciter l'intérêt du spectateur en offrant une plasticité affirmée qui stimule le regard et éveille l'imagination. Au cœur de mon travail, la réalité se mêle aux récits fictionnels, notamment le mien. L'utilisation de la fiction et de la poésie joue un rôle central dans mes œuvres, offrant une nouvelle perspective sur le réel. En détournant le médium photographique de ses usages conventionnels, j'interroge la réalité observable et la subjectivité de notre regard. Que ce soit à travers des images fixes ou en mouvement, ma pratique artistique explore les liens entre la nature, le paysage et l'humanité, dans le but d'unifier le vivant. Inspirée au début de ma pratique par les œuvres spontanées de Francesca Woodman et les paysages recomposés de Yang Yongliang, l'utilisation de techniques altérant l'émulsion photosensible me permet d'insuffler à la fois de l'étrange et de l'intime dans mes photographies.
Les photographies que je présente dans ce dossier sont issues la série Exposome. La série nous plonge dans un univers dystopique où les conséquences de l’activité humaine sur la qualité de notre air, de nos sols et des eaux, sont visuellement saisissables grâce aux altérations de l’émulsion photographique.