ALFONSO RUSSI
[ MEMENTO MORI: CAPTURER L’ÉPHÉMÈRE ]
Les représentations auxquelles j’ai été soumis enfant ont fortement influencé ma démarche artistique actuelle.
J’ai grandi dans des maisons aux murs décorés de natures mortes mêlant animaux et végétaux, sortes de vanités exprimant le passage du temps et la futilité de la vie humaine.
Évoluant dans un milieu très religieux, j’étais entouré de figurines de saints, de bougies, de crucifixions, exposé aux images d’horreur et de beauté.
Adulte, j’ai été attiré par la peinture flamande: Brueghel, Claenz, Bosschaert ou Aertsen sont devenus mes premiers “professeurs”.
On retrouve toutes ces influences dans mes créations où surgissent des allégories de la souffrance, de la douleur, du sacrifice, de l’expiation des péchés.
Après des études de cinéma, j’ai travaillé comme directeur de la photo et j’ai appris à maîtriser l’éclairage, l’optique, la composition et le rythme d’un plan.
Mon mode d’expression est la photographie. Elle me permet, en étant mon propre directeur artistique et grâce à de simples prérequis (lumière, boîtier, studio), de mettre en scène mes vanités contemporaines.
Je choisis les objets, les textures, les couleurs et la forme.
Je manipule les éléments:je transperce de lumière le feu, l’eau et la fumée.
Quand la magie opère, la lumière “ressuscite” l’inanimé, la mort est vaincue.La vie seule triomphe.
Je recrée alors “l’instant décisif”.
Encore artiste et photographe débutant, il me reste tant de vies et de morts à immortaliser.
Texte rédigé par, Catherine Raspail