NINA LEVEL
Artiste au parcours atypique, je m’appelle Nina Level, je travaille et vit actuellement en France, dans le Jura. Autodidacte, je pratique la photographie sans jamais l’avoir étudiée, depuis que j’ai 15 ans. La photographie a toujours été pour moi un moyen de sublimer ce qui m’entoure. Ma famille dysfonctionnelle, une lumière qu’il me semblait être la seule à percevoir. Si mes souvenirs sont bons, j’ai commencé à m’intéresser vraiment à la photographie avec mon cousin. C’étaient des séances de shootings improvisés, les mercredis après-midi, dont nous préparions les mises en scènes avec des accessoires trouvés dans la rue. Puis je me suis mise à photographier les gens dans la rue. J’adore toujours ces rencontres.
J’utilise l’appareil photo comme un outil qui fige une image sans chercher forcément à transmettre une idée ou un message. Ma démarche a une sensibilité plus orientée vers un visuel que vers la recherche d’un langage photographique à proprement dit. Il y a dans ma démarche une projection plastique de l’image avec un parti pris et une quête des autres. Une vraie curiosité avec la volonté de me confronter toujours au réel pour m’en nourrir. Un réel que je recherche, souvent contraignant et inconfortable, avec cette idée que je prends ce que l’on me donne. Jouant constamment avec mes incertitudes en sachant qu’il est impossible de saisir justement l’instant.
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Série réalisée pour le projet Rêves d’Août initié par le photographe Damien Arletazz pour célébrer les 100 ans du mouvement surréaliste.
J’ai interprété le rêve du 31824 de Damien, Boucle d’oreille de tronçons de serpent frais, en m’inspirant de principes esthétiques surréalistes comme l’intérêt pour le merveilleux, le hasard qui ne doit pas en être un et la technique photographique du light painting expérimentée par Man Ray et Gion Mili lequel réalisa en Août 1949 une série de photographies avec Pablo Picasso dessinant au crayon lumineux. La photographie, le dessin et la lumière, après mille essais pour cette commande avec d’autres techniques, je savais enfin que j’avais trouvé la bonne. J’ai réalisé ce travail en projetant une photo sur un mur et en utilisant des sources lumineuses afin de produire des dessins avec le moins de maîtrise possible. Il me fallait aller au plus loin dans le lâcher prise.
On y retrouve le flou du rêve sur un visage croisé quelque part, un corps nu évoquant la dimension du désir, notamment sexuel, que représente le serpent dans l’interprétation freudienne des rêves. Je voulais créer une esthétique onirique, fantasmée, voire débordante, qui prenne le pas sur la réalité.
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