LAURE DEBROSSE
Laure Debrosse photographie depuis l’enfance, et c’est l’abstraction des angles de sa maison très contemporaine accrochée à une colline du Nord de la France qui fut sa première inspiration : de la pure géométrie posée dans la nature ; l’essentiel et la suite étaient sans doute déjà là.
À l’adolescence, elle se plonge dans les zones abandonnées de Roubaix et Tourcoing pour y trouver de la couleur et des formes.
Elle se forme ensuite à l’École du Louvre : de la préhistoire à l’art contemporain, des milliers d’oeuvres lui imprègnent et aiguisent l'oeil. Elle travaille ensuite chez René Millet expert, en peinture ancienne, puis en galerie d’art contemporain.
En 2001, elle vit à Singapour et se consacre alors entièrement à la photographie, et enchaîne, depuis, les expositions.
Ses sujets sont reliés par un même fil conducteur : l’abstraction du chaos par l’extraction de lignes de construction - l’abstraction du rebut par l'extraction de couleur.
Laure est attirée par les zones qu’elle appelle les “entre-deux”, zones au rebut, en transition, en transformation : casses de voitures, déchetteries, friches industrielles, prisons désaffectées.
Puis en Russie entre 2014 et 2018, la nature qu’elle estimait ne pas avoir besoin d’elle l’a totalement saisie : des bouleaux de Sibérie au lac Baïkal, c’était devenu trop puissant pour les délaisser comme sujet. C’est encore par l’abstraction qu’elle en extrait l’essence.
Le travail de Laure Debrosse est exposé régulièrement depuis 20 ans.
Un extrait de cette série sera exposée du 04 au 09 octobre à la Fondation Brownstone, 26 rue Saint-Gilles 75003 Paris
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Cette série est extraite de deux sources :
La première est lointaine et glacée : le lac Baïkal qui a failli m’emporter et à la surface duquel j’ai vu les lignes de vie d’une grande force. J’ai longuement marché à la frontière de l’eau et de l’air, du jour et de la nuit, avant de retrouver la terre et le feu qui rend à la vie.
La seconde est intérieure : j’ai plongé mon regard dans le rebut d’emballages et de verre brisé par le vent entré par effraction dans la maison qui abrite mes jours et protège mes nuits. Je les ai mis en lumière.
C’est la même lumière que je cherche -
Celle qui vacille ou transperce au-delà des plus grandes pertes.
Je n’ai pas cherché de nom à cette série : parfois, il n’y a pas de mots adossés aux images serrées au plus près du coeur qui bat.