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JEAN-CHARLES LÉON

Je suis professeur agrégé de musique en retraite depuis quelques mois maintenant. J’ai longtemps été musicien, chef de chœur et chercheur en musicologie, autres passions.
La photographie a toujours été présente dans ma vie. Enfant, un professeur étonnant nous apprenait à développer les films, à tirer ensuite les photographies. Nous discutions passionnément des réglages de nos petits Instamatic : Pluie ? Nuages ? Soleil ?
Il y a quelques années, comme par surprise, la photographie m’est revenue ; je la pratique avec passion, le mieux possible, en me formant, en lisant, en pratiquant. Je veux maîtriser la technique, le plus possible.
Je ne sais pas encore ce que je cherche dans la photographie, mais je ne peux pas la pratiquer seul. Cela ne m’intéresse pas et je cherche, comme je l’ai fait dans ma pratique musicale, à rencontrer l’autre ; le poète ami, Sébastien, qui écrit sur mes photographies ou qui inspire mon travail ; ou celui qui se place devant mon « objectif », quelques fois connu, d’autres fois inconnu croisé par surprise lors de mes promenades citadines ou dans mon studio mobile ; savoir regarder l’autre.
La photographie ne peut pas être la solitude mais la quête de l’altérité, de l’autre différent qui me fait exister ; et peut-être une partie de moi-même, des fragments de temps arrêté.
Faire de la photographie est pour moi une présence à l’autre, une présence de l’autre, une présence au monde.
La série complète ici (112 photographies) : https://jeancharlesleon.com/letang-dart-2023-effet-mere-nature/

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Effet « Mère nature ».
Cette série fait partie d’un plus vaste ensemble réalisé lors de l’édition 2023 de l’Étang d’Arts, Effet « Mère nature », manifestation d’arts éphémères organisée par la Maison des Jeunes et de la Culture Camille Claudel de Lognes (77). Les passants étaient invités à la photographie : « Hé ! fais mère » dans l’espace délimitant un petit studio, modeste, installé pour l’occasion. Lumière mixte, un flash, une haie d’arbres et un lac, parfois, comme arrière-plan, un Canon 5Ds équipé d’un objectif Zeiss Makro Planar T* 100mm ƒ/2 ZE, un objectif de la douceur et du détail. C’est le troisième projet que je fais avec cette MJC, beaucoup me connaissent, me saluent et me sourient, me font confiance pour la photographie, l’essentiel.
Je fais d’abord un portrait posé, non apprêté : rendre hommage à la personne devant moi. Puis, je lui montre une photographie de mère, de toutes origines, portant un enfant, des jeux de regards, un allaitement, des gestes de tendresse, tactiles, des interrogations, une statuette,…
Hommes comme femmes cherchent ensuite à imiter la pose, le sourire, la manière de voir ou de fermer les yeux, moment intense de l’évocation de moments passés pour les plus âgés, d’un à-venir pour les très jeunes, regrets, désirs. Je les aide doucement, ma main devient parfois, dans les leurs, la tête de l’enfant qui n’est pas là. Je sais que certaines histoires sont douloureuses, ne pas brusquer.
Et puis, qu’est-ce que je touche de l’intime de la personne ? Une mère et une fille, chacune rejouant une scène qu’elles ont jouée ensemble des décennies plus tôt ; une mère portant sur son dos un nouveau-né noué dans un linge, et sa sœur ensuite : a-t-elle aussi un enfant ? Ce père, fier du tout-petit qu’il porte sur son ventre, son épouse, à côté, ne voudra pas être photographiée, peur de sa propre image ; ce danseur, et ce couple de photographes si sympathiques… Certains regards semblent poser une question : « mais qui es-tu, que je tiens encore dans mes mains ? ». Mais en creux : « quelle est la part de moi-même que je retrouve en toi ? ».
Qu’est-ce qui se joue et se rejoue, dans ces photographies, de scènes familiales auxquelles je n’ai pas accès ? Ils tiennent l’absent, eux, elles, comme une prière, une invocation.
Ne pas oublier, à la fin, de prendre une photographie familiale, et de la leur donner.

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