GUÉNAËLLE DE CARBONNIÈRES
Par empreintes lumineuses de plantes, la série « Incandescences » anticipe les conséquences du changement climatique, telle une archéologie du futur. Les images évoquent de façon trouble des villes contemporaines englouties ou en feu, par des jeux de lumière et de chimie, obtenus par le procédé ancien du lumen print. Ce travail manifeste l'entrelacement des dérèglements climatiques : sécheresse, fonte des glaces, méga-feux...
Débutées en résidence à Solutré-Pouilly, ces images prennent l’empreinte de végétaux prélevés sur ce Grand Site de France anciennement sous-marin : le contact direct de papiers photosensibles avec des plantes desséchées par les périodes de canicule génère des effets colorés incandescents, tirés pourtant de papiers photosensibles noir et blanc. L’insolation sous différentes conditions météorologiques génère des couleurs liant intimement ce travail à la nature.
À travers le prisme de l’Atlantide, les risques liés à la montée des eaux sont également suggérés par recouvrements et retraits : pigments et poudre graphite, gravure numérique et découpe laser signalent les manques à venir sur ces projections d’océanographes. Des cartes de métropoles menacées de submersion dialoguent avec des éléments d’un temps ancien (fossiles, peintures rupestres, pierres de la faim…). Entre autres, les fossiles de poissons anciens rappellent la fragilité de l’écosystème.
(ADAGP. Galerie Binome. Galerie Françoise Besson)