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GABRIELA CRǍCIUN

D’origine moldave, je vis en France depuis quatre ans. Parallèlement à des travaux de mode et de portrait, je développe des séries personnelles, expérimentant autour du corps et de l’identité. Mes autoportraits nus sont comme un défi à ma culture d’origine, très conservatrice, et constituent en même temps une sorte de thérapie. J’explore également mon héritage familial et celui de mon pays en associant la broderie, une tradition moldave perdue, à mes albums photo personnels ou des images chinées en brocante.

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La plupart de mes travaux photographiques abordent la question de la représentation du corps féminin à travers des séries d'autoportraits et d'interventions sous forme de broderie sur les tirages. Quant au thème de la féminité, il est en lien avec mes origines moldaves où la nudité est un tabou, notamment à cause du poids de la religion.
« Le plus beau jour de ma vie » est une série mêlant les notions de mémoire, d'histoire et d'expérimentation. Elle est constituée de photos originales de mariages datant de la première partie du XXe siècle trouvées dans des brocantes parisiennes. Sur chaque tirage, les visages des femmes et des petites filles sont occultés par de la broderie que je fais moi-même. Est-ce une prison ? Un voile ? À chacun d'interpréter en fonction de sa propre histoire. « Seconde peau » à la fois objet de protection du corps et d'identification sociale, le vêtement est aussi un moyen d'expression. Il en dit long sur notre personnalité et notre identité tout en étant un reflet du temps présent. Avec cette série mixant photographies et graphisme, je mets en lumière son évolution au fil de l'histoire, de l'Antiquité à nos jours. Par la répétition de la même vue, un autoportrait nu, je montre que le vêtement change la perception que l'on a du corps, voire le transforme. D'une époque à l'autre, le vêtement symbolise la contrainte des corps, notamment féminins. Tel un corset, il modèle la silhouette en un idéal fantasmé ou réel.
« Alma Mater » dans cette série d'autoportraits, j'expose mon corps pour représenter toutes les femmes. Chaque perle cousue avec minutie sur ma peau fragile est une histoire, un symbole, une interrogation. Je suis la femme, l'incarnation de la vie, la gardienne de l'essence même de notre existence. Nue, je m'offre à l'objectif, à la lumière, à l'œil scrutateur de celui qui regarde. Je deviens la porteuse de vérités anciennes et nouvelles, la gardienne des mystères de la féminité. Les perles sont autant de gouttes de sang, de souffrance, de passion. Elles sont le reflet de la force et de la vulnérabilité qui habitent chaque femme. Elles sont le rappel de notre lien indissociable avec la nature, notre mère nourricière.
Je suis une femme, je suis la vie, je suis l'Alma Mater.




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