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CHRISTIANE SINTÈS

Après des études scientifiques, Christiane Sintès se forme à la photographie. Elle explore
les territoires du visible et de l’invisible, mettant au jour les éléments d’un vocabulaire
poétique au plus près de l’intime .

Comme une recherche en boucle de l’inaccessible, de ce qui n’est pas, n’est plus, n’est
pas encore…quête en abîme, toujours recommencée.

Son travail a été notamment exposé par les galeries Mirabilia à Lagorce (07), Horschamp
à Sivry-Courtry (77), L'Œil Ecoute à Limoges (87), la Galerie d'Art Contemporain de
Mourenx (64), les artothèques et médiathèques de Grenoble, d'Annecy, d’Aubenas, de Crolles, l’Espace Aragon à Villard-Bonnot (38), l’Espace Larith à Chambéry, la MAPRA à Lyon, les Rencontres de Solignac (87), la Collection Particulière de Vrais Rêves à Lyon, celle de La Fabrique du Pont d’Alleyrac à Saint Pierreville (07), La Fontaine Obscure à Aix en Provence (Lauréate des Parcours 2019), L’Art et la Matière 2022 dans la Drôme des Collines.

Ses œuvres sont présentes dans les collections publiques des artothèques de Grenoble,
Chambéry, Annecy, du Grésivaudan, du GAC d’Annonay et à la Villa Perrochon à Niort.
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Chaos (2022) Christiane Sintès
Le dieu béant.
Chaos est le dieu qui fut avant tous les dieux. Avant même Erèbe et Nyx - les Ténèbres et la Nuit. Chaos est le dieu qui donna naissance aux dieux. En grec ancien, chaos désigne « ce qui est permanent », « ce qui est grand ouvert ». Chaos est le dieu de tous les possibles. Il est le contraire même de ce que nous entendons aujourd’hui par le mot « chaos ». Christiane Sintès a pris le terme dans ses deux acceptions. Elle a photographié des cours d’eau envahis par les blocs de rochers : gorges de la Méouge et de la Roanne, saut de la Drôme au Claps de Luc en Diois, etc. Elle y a vu le chaos en effet, l’effondrement des montagnes dans le lit des eaux. Mais elle y a vu encore l’origine de tout : l’avant-chantier de la planète Terre, le dieu de la permanence et de la béance. Tout ce qui était avant, qui était avant tout.
Ce qui a disparu, ce qui va apparaître.
Christiane Sintès travaille à l’ancienne. Foin de la technologie numérique ! Elle photographie avec du film négatif, et plus exactement avec du négatif papier, comme les calotypistes héroïques des années 1850. Le papier est transparent, encore que diversement, et peut donc servir de négatif. Mais il a sa trame, son grain : la fibre du papier, qui apparaît avec insistance. Cette matérialité du négatif papier joue un rôle décisif dans le rendu des tirages : il occupe les blancs, il rend le vide habité. Christiane Sintès dit qu‘elle ne photographie pas les choses, mais ce qu’il y a entre elles. Elle dit qu’elle photographie ce qui a disparu, ou ce qui va apparaître. Elle photographie les empreintes de Chaos, les pas emplis de vide du dieu « grand ouvert ».
Jean-Louis Roux Février 2023

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